Les trois jambes

D'une chose insignifiante on dit bien que ça ne casse pas trois pattes à un canard. Certes, mais moi, je tiens à mes trois jambes et ce n'est pas insignifiant. Deux me portent, la troisième me transporte… dans le bonheur de la jouissance ! Cette troisième est plus petite, parfois rachitique, ratatinée sur deux boules poilues. Mais quand elle grandit, la bougresse, quel pied ! Et si je prend mon pied, c'est que c'est une jambe ! Son pied, c'est une pointe qui se dresse, un gland qu'il faut dégager de sa chaussette, brosser délicatement et faire briller avec quelques jets d'encaustique blanc ! Et quand luit cette pointe, les deux jambes les plus fortes ne servent pas de grand chose, tant la troisième s'affaire, s'agite, tressaute, bondit… et jouit !